Kaolin de Marcognac | Visite d'un site d'extraction

Du côté de Saint-Yrieix-la-Perche, dans le département de la Haute-Vienne, nous vous proposons de faire la visite du site de Marcognac dont le sous-sol regorge de richesses naturelles rares tels: l’or (voir l’exposition du syndicat d’initiative du Chalard), la serpentine: pierre vert foncé utilisée pour la sculpture et la maçonnerie. Mais ce qui nous intéresse ici, c'est le fameux kaolin surnommé l’or blanc du pays, sorte d’argile blanche qui a fait la réputation des porcelaines de Limoges.

Marcognac - Haute-Vienne

Un monument historique

Pour en savoir un petit peu plus sur cette ancienne activité d’extraction du kaolin dans les carrières de Saint-Yrieix-la-Perche, nous avions aujourd’hui rendez-vous avec Mme Nicole Delage, retraitée de l’enseignement, passionnée depuis longtemps par ce savoir-faire régional et qui a bien voulu nous accorder un moment pour nous révéler les secrets de la fabrication de la porcelaine.

La porcelaine de Chine

Cette fameuse porcelaine fine et translucide que Marco Polo avait ramené d’un de ses périples en Chine et qui avait tant plu à la cour des rois d’Europe.
On devait alors l’importer à grands frais car on n’en connaissait pas la technique de fabrication et il fallut attendre la découverte en Saxe du premier gisement de kaolin en 1709 pour que soit percé le secret de la porcelaine dure.

Les filons de kaolin Saint-Yrieix-la-Perche

En France, c’est au XVIIIeS., sous le règne de Louis XV que furent menées les premières recherches sur cette roche blanche argileuse que l’on ne trouvait pas partout.
C’est en 1768 que les premiers filons de kaolin furent découverts sur la commune de Saint-Yrieix offrant alors à la manufacture de Sèvres la possibilité de créer des porcelaines dures et solides, à l’opacité laiteuse et surtout pouvant supporter des liquides chauds.
A partir de ce moment, l’exploitation du kaolin dans la région s’intensifia et le commerce en devint lucratif, d’autant plus que le kaolin de Saint-Yrieix était recherché un peu partout en Europe pour sa grande finesse et sa belle qualité. Le kaolin rentre à 50% dans la fabrication de la porcelaine dure, le reste étant constitué par du quartz et du feldspath.

Exploitation du site

Grâce à Mme Delage, nous avons pu découvrir le site de Marcognac, sur la commune de Saint-Yrieix. Les terres de La Grande Vergne furent achetées dès 1786 par une riche lignée familiale de Limoges qui en exploita les filons de kaolin durant 200 ans dans trois carrières qui sont aujourd’hui noyées.
Les bâtiments servant au triage, au nettoyage puis au séchage de la roche, eux, sont encore présents sur ce site abandonné par les ouvriers, ainsi que l’écurie qui abritait les bœufs et les chevaux servant au transport des sacs de roche depuis le fond de la carrière.

Une petite cité ouvrière

On y voit aussi le petit hameau dans lequel s’activaient un menuisier, un forgeron, un charron qui par leur travail étaient indispensables à l’entretien des bâtiments et des outils. Certaines familles vivaient là à plein temps dans sept logements et le puits, le four à pain et l’atelier de couture témoignent encore de cette petite cité ouvrière où les femmes et les adolescents à partir de 14 ans travaillaient aussi durement que les hommes.

Conservatoire du patrimoine Limousin

Vers 1976, l’activité du site prend fin et la dernière carrière en activité s’arrête, le site de Marcognac est alors acheté par la commune de Saint-Yrieix-la-Perche puis ensuite par la communauté de communes qui y créé un conservatoire du patrimoine Limousin. Depuis 2002, le site est classé Monument Historique en Archéologie Industrielle. Les visites y sont toujours guidées et sur réservation auprès de l’office du tourisme de Sant-Yrieix dont la responsable, très aimable et très efficace vous fournira les renseignements. Nous remercions et saluons Mme Nicole Delage pour sa participation bénévole à travers laquelle, elle fait connaître aux touristes de passage une ancienne activité industrielle étonnante qu’elle sait rendre fort intéressante par l’étendue de son savoir et la façon de le transmettre.

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Nous pensions que, nous tous, habitants de la planète, connaissant la situation décrite par les multiples rapports du GIEC, nous allions forcément revoir notre façon de découvrir le monde.

Nous savions pertinemment que découvrir la France en pratiquant un tourisme alternatif et solidaire intéresserait peu.
Pensez donc, un tourisme où l’on part près de chez soi, à pieds, pour rencontrer le paysan du coin ! Alors que des vacances réussies c’est traverser la planète pour plonger dans les eaux bleues d'une piscine.
Mais l’idée était de proposer un contrepoint, une proposition touristique qui nous amène à nous questionner sur notre façon d’habiter le monde.

Aujourd’hui, 1,8 milliard de touristes sillonnent la planète. Chaque jour 150 milles avions décollent dans le monde. On construit des bateaux de croisières emportant à leur bord 10,000 personnes. Les grands sites touristiques agonisent.

Et tout ça pourquoi, pour qui ?

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Date de dernière mise à jour : 15/10/2024

L'extraction du kaolin à Marcognac