Culture biologique | Agriculture paysanne à Beauvoisin

Nous allons à la rencontre de Patrick Dumas, il fait parti des producteurs locaux qui ont choisi l'agriculture Biologique par convictions.
Il est cultivateur, paysan et il est fier de montrer son petit-épeautre et la farine qu'il en tire ainsi que ses diverses autres cultures.
Pour découvrir sa production il vous faudra aller à Beauvoisin, un petit village se trouvant dans le département de la Drôme.

Beauvoisin - Drôme

Petit épeautre et fruits en production biologique

Il nous attendait sur le pas de sa porte avec sa charmante épouse à ses côtés. Lui est né ici, au village de Beauvoisin où il a passé toute son enfance, elle, est presque une « étrangère » puisqu’elle est originaire du département du Vaucluse et le revendique ardemment mais l’amour lui a fait passer la frontières et poser ses valises ici, dans la Drôme, où elle est très impliquée dans l’exploitation bien que travaillant à l’extérieur.

Abricots et cerises

Patrick a repris l’exploitation arboricole fruitière qu’exploitait son père depuis plusieurs années et qui était un précurseur puisque sa production d’abricots et de cerises était déjà en culture biologique depuis 1995. La reprise des terres paternelle s’est effectuée en 2003 mais suite aux mauvaises récoltes occasionnées par le gel dès les premières années, Patrick a décidé de diversifier ses productions...

Des cultures diverses

... En mettant en place des cultures échelonnées tout le long de l’année, ceci, afin de faciliter son travail et de pouvoir rebondir en cas de coups durs ou d’aléas climatiques. C’est ainsi qu’aujourd’hui, l’exploitation s’est diversifiée avec la culture du petit-épeautre, de l’olive et de l’ail frais en attendant celle de l’amande et tout en conservant comme à l’origine celle de l’abricot et de la cerise.

Certification qualité France

Bien sûr, tout cela n’est pas facile a mener de front et il faut beaucoup de matériel pour travailler des productions aussi variées mais Patrick avec son bon sens paysan investit à bon escient en achetant du matériel d’occasion qu’il retape lui-même.
Toutes ses productions sont certifiées biologiques par « Qualité France », organisme très sérieux et très pointu qui ne laisse rien au hasard, les contrôles sur terrain sont très fréquents et faits inopinément ce qui n’est pas toujours le cas d’autres organismes plus laxistes. Une chose cependant à déplorer lorsque l’on est en production biologique ce sont les contraintes administratives particulièrement lourdes et beaucoup de producteurs s’en plaignent.

D'excellents produits

Néanmoins, Patrick tient le choc et ses produits sont excellents. Du nectar d’abricot au jus de cerise en passant par la crème d’ail, le petit-épeautre en grain ou en farine, ils valent tous le coup d’être goûtés et les boulangers ou restaurateurs locaux ne s’y trompent pas, eux qui les ont choisi pour vendre dans leurs boutiques ou servir à leurs tables.

Crème d'ail et jus de fruits

Ces produits sont bien sûr transformés dans des ateliers de fabrication ayant eux aussi l’agrément « bio ». La crème d’ail frais à l’huile d’olive et au sel de Guérande est délicieuse pour relever une vinaigrette, toastée, ou bien badigeonnée sur une viande. Les abricots « orangés de Provence » donnent des jus de fruits et des confitures au goût savoureux.

Le petit épeautre : le blé du pauvre

Sans parler du petit-épeautre, ce blé du pauvre qui pousse sur des terres ingrates et arides mais qui procure un si bon pain. Patrick travaille avec des semences anciennes qui n’ont jamais été modifiées, il faut dire qu’en Provence, la culture du petit-épeautre est une longue histoire et qu’il servait souvent d’accompagnement à la viande d’agneau. C’est une céréale rustique, longue à pousser (presque un an), qui revient au goût du jour grâce à son faible taux en gluten mais qui demande un long travail de préparation pour la décortiquer et la nettoyer de son enveloppe de son, afin d’en rendre la cuisson plus rapide.
Malgré cela, elle nécessite un temps de trempage de 10mn dans de l’eau tiède et une cuisson de 40mn environ avant d’être dégustée mais cela vaut la peine d’attendre. Quant à la farine, elle est moulue au fur et à mesure de la demande afin d’en garantir la saveur et la fraîcheur. Tous ses produits authentiques de son terroir, Patrick les vends chez lui, sur son lieu d’exploitation et vous les y trouverez tout le long de l’année.

Un paysan heureux de vivre de sa terre

Nous avons terminé cette chaleureuse rencontre par un petit tour dans les champs de petit-épeautre et d’oliviers que Patrick avait très envie de nous montrer et c’est là que nous avons compris, devant le superbe paysage des Baronnies qui s’étalait devant nos yeux qu’il était un homme heureux et fier de vivre grâce aux fruits de son labeur et de sa terre.

Qui aurait pu croire que Le Guide du Flâneur, lors de sa création en 2010, serait encore d’actualité aujourd'hui.

Nous pensions que, nous tous, habitants de la planète, connaissant la situation décrite par les multiples rapports du GIEC, nous allions forcément revoir notre façon de découvrir le monde.

Nous savions pertinemment que découvrir la France en pratiquant un tourisme alternatif et solidaire intéresserait peu.
Pensez donc, un tourisme où l’on part près de chez soi, à pieds, pour rencontrer le paysan du coin ! Alors que des vacances réussies c’est traverser la planète pour plonger dans les eaux bleues d'une piscine.
Mais l’idée était de proposer un contrepoint, une proposition touristique qui nous amène à nous questionner sur notre façon d’habiter le monde.

Aujourd’hui, 1,8 milliard de touristes sillonnent la planète. Chaque jour 150 milles avions décollent dans le monde. On construit des bateaux de croisières emportant à leur bord 10,000 personnes. Les grands sites touristiques agonisent.

Et tout ça pourquoi, pour qui ?

En 2019, les 170 milliards d’Euros générés par le tourisme en France ont profité aux Compagnies aériennes, groupes hôteliers, voyagistes ou industrie agro-alimentaire.

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Date de dernière mise à jour : 13/11/2024

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