Nous nous retrouvons sur la quatre voies de l'autoroute, après avoir récupéré le ticket d'entrée gentiment donné par la grosse machine. Nous sommes de suite dans le bain; une file ininterrompue de camions sur la voie de droite, je roule à 120-130 km/heure, je mets mon clignotant et je double. Un véhicule grossit dans mon rétroviseur en faisant des appels de phares et en se collant très près, je me rabats précipitamment entre deux camions. Le conducteur m'insulte gestuellement et disparait au loin. C'est la course des grosses berlines; j'ai la désagréable impression de ne pas avancer.
Pour nous remettre de ces premiers kilomètres pas très rassurants, je m'arrête à la première aire d'autoroute pour faire le plein. Cette aire d'autoroute est gérée, comme c'est souvent le cas, par une enseigne de la grande distribution.
Le carburant: 15% plus cher que dans les lieux de ventes habituels... Nous rentrons dans la boutique d'accueil pour y boire un café. La décoration est sordide, vieillote et l'ambiance est loin d'être chaleureuse. Un petit tour aux toilettes: "dégueulasses". Le personnel payé et managé façon grande distribution ne joue pas vraiment la carte de l'accueil. Nous voulons boire un bon café; nous choisissons de le boire au comptoir plutôt qu'à la machine (on avait envie de se faire une folie). Le café est vraiment ignoble et à prix "autoroute", j'en fais part au serveur qui me dit qu'il n'y a rien d'anormal et que le café habituel a toujours ce goût "délicieux" : je suis consterné!
A Toulouse, premier arrêt paiement:seulement deux files pour le paiement en espèce; l'attente est interminable. Mon tour arrive, le personnel a été entièrement remplacé par des machines et je comprends pourquoi c'est si long. J'introduis mon ticket dans la grosse machine; elle m'indique le prix, j'essaye d'introduire un billet mais il n'est pas très bien déplié, je le presse afin de supprimer le moindre pli; il rentre enfin. Une avalanche de pièces dégringole dans un tintement métallique plutôt désagréable. Récupérer toute cette monnaie n'est pas chose aisée et bien sûr je fais tomber deux ou trois pièces, je descends, me contorsionne sous la voiture pour récupérer mon bien. Je jette un coup d'oeil au véhicule qui patiente après moi; je devine la mine agacée de son conducteur.
Nous arrivons à Bordeaux, c'est l'heure de déjeuner. Nous nous arrêtons, toujours dans une aire d'autoroute (nous n'avons pas le choix); je crains le pire.
Je rentre dans une espèce de cafétéria, toujours le même genre de déco et toujours la même ambiance. Je fais le tour des plats proposés: crudités fanées, plats cuisinés aux parfums douteux; c'est la foire aux produits industriels et congelés. Je ressors aussitôt.
J'entre dans la boutique en face et je découvre l'énorme gamme de sandwichs emballés dans des boites en plastique: sans commentaires! Je retourne à ma voiture, dans mon sac à dos j'ai quelques fruits secs, ils feront l'affaire.
Terminé, je ne m'arrête plus, je trace jusqu'à La Roche sur Yon: Le tarif pour faire les 620 km 47,00€